La traçabilité. Et si l'on tire du fil?

On parle beaucoup de traçabilité dans le secteur textile et notamment dans la mode. C'est aussi simple que de tirer le fil d'une veste en laine pour faire le parcours inverse, boutique, finition de vêtement, habillement, teinture, tissage, fil, fibre et origine du mouton. Sans une traçabilité transparente et claire il n'y a pas de responsabilité ou de équité. Sans connaissant toute la causerie sociale et environnementale de toute la marque, on tombe dans le greenwashing.
Les industriels du textile ont toujours choyé cette traçabilité, non pas pour la durabilité environnementale ou sociale, mais pour la qualité. Une logique au service des exigences de la facturation. Et ce qui est clair est que l'on ne peut pas filer une fibre que l'on ne connaît pas. On ne peut pas tisser des fils sans savoir quelles sont leurs caractéristiques de résistance, de tension, etc... Vous ne pouvez pas teindre un produit si vous ne connaissez pas la nature de cette fibre. Vous ne pouvez pas travailler si vous n'êtes pas clair sur ce que vous avez entre les mains.
La traçabilité de la fabrication a donc toujours été exhaustive pour des raisons de qualité des produits. Si des problèmes apparaissent dans la production, il est nécessaire de savoir ce qui s'est passé, il est donc essentiel de veiller à la traçabilité. Est-ce que je l'ai "groupé" ou est-ce que c'est le fournisseur, le fabricant ou le client qui m'a fourni la matière première ? Important? Beaucoup, même pour des questions juridiques : Portée, codes internationaux, origine, attributs et si des vicissitudes apparaissent, il faut savoir démêler l'écheveau pour savoir : comment, qui et pourquoi, etc...
Quel est donc le problème avec la traçabilité ? Le problème réside dans le manque de structure. La traçabilité se perd dans l'étroitesse des organigrammes et dans les rapports fugaces et rapides entre achats et ventes des matières.
Aujourd'hui, la traçabilité doit également micro-encapsuler ce fil avec des indicateurs qui montrent des attributs de durabilité, de qualité, d'abrasion et bien d'autres études. La finalité? Que le client final sache ce qu'il achète et que la marque sache ce qu'elle propose. Sur ceci, le consommateur peut être conscient d'éléments clés tels que : la décarbonisation, l'utilisation des ressources, la situation sociale de ceux qui ont travaillé sur ce vêtement et savoir à qui il donne son pouvoir avec son capital afin d'entrelacer une consommation responsable.
À l'avenir, on s'attend à ce que ces informations soient obligatoires par la loi. L'industrie 4.0 et les mégadonnées: la création de systèmes de contrôle. L'harmonisation et les méthodologies robustes, la séparation des pouvoirs dans les achats et le contrôle, la quantification et qualification dans l'étiquetage standardisé pourrait etre un frein pour l'actuel greenwashing, etc.
Les industriels ont déjà une longueur d'avance sur les marques dans ce contrôle exhaustif de la traçabilité. Des organisations comme Textile Exchange travaillent sur ce genre de données et l'organisation d'elles. Certaines marques, telles qu'Atelier Murri, cartographient déjà leurs chaînes d'approvisionnement et la traçabilité.
Il existe également des traceurs (produits chimiques, vérification ADN, etc.) qui se mêlent à la technologie. Plusieurs projets tels que ceux de IntegriTEX qui tokenise ses matières avec la blockchain pour obtenir toutes les informations pendant la production mais aussi sur la vie du produit.
Personnellement, je pense que la traçabilité est le face importante mais souvent manquante pour le consommateur. Il y a pas que le fait de savoir associer couleurs et tendances, mais connaître l'histoire du vêtement, son procès et surtout les impacts environnementaux et sociaux liés à la production devraient etre une priorité au moment de faire les achats. Connaitre le travail de chaque morceau permet de savoir comment vous investissez chaque fois que vous achetez un vêtement.
Si vous voulez en savoir plus sur notre étude de traçabilité et nos matières vous pouvez nous contacter pour accèder à notre travail sur la traçabilité de nos matières et production. Etude fait par la start-up BCOME.